L’
Anolis carolinensis Voigt 1832
Description générale :C’est un petit iguanidé vert assez svelte, avec le dessous du corps blanc/beige,
qui a le contour des yeux bleu turquoise et un fanon gulaire rouge qu’il déploie
dans certaines circonstances .Les males peuvent atteindre une longueur totale
de 22cm et une longueur museau-cloaque de 8cm, les femelles quand à elles sont
plus petites avec une longueur totale de 18cm et une longueur museau cloaque de
7cm environ. Ils ont une couleur verte, qui peut changer selon la température et
l’humeur générale de l’animal, en marron brun soit sur certaines parties du corps
soit sur toutes les parties verte. Il est aussi appelé caméléon américain grâce à
cette particularité. Les males arborent plus régulièrement une couleur verte alors
que les femelles sont le plus souvent brunes. Les juvéniles et les femelles ont une
ligne blanche sur le dos le long de la colonne vertébral. Ces petits lézards possèdent
des lamelles adhésives sous les doigts leurs permettant de grimper sur les vitres ou
les surfaces lisses du terrarium. Ils peuvent vivre environs 2/3 ans voir un peu plus
pour des males élevé dans de bonne conditions.
Répartition : L’Anolis carolinensis vit au sud-est des Etats-Unis . On le rencontre en Floride,
Caroline du Sud, Caroline du Nord, Louisiane, Géorgie, Alabama et même jusqu’au
Texas, Oklahoma et Virginie.
Il vit dans des forets, plantations, zone buissonneuses voir même près des habitations.
Comportement :L’Anolis vert a un registre de comportements très variés. Et étant diurne, cela facilite
grandement les observations. Les males sont très territoriaux donc surtout, ne jamais
faire cohabiter deux males matures dans le même terrarium même très volumineux sous
peine de voir le male dominant intimider le male soumis à l’aide de hochements de tête,
le poursuivre dans tout le terrarium et même le mordre grièvement. Les animaux
immatures peuvent cohabiter ensemble sans grand problème. Les femelles matures
s’acceptent un peu mieux, même si on retrouve toujours une femelle dominante qui
s’accouple un peu plus et chasse de temps à autre les autres femelles.
L’Anolis carolinensis est un lézard assez craintif quand il est capturé dans la nature mais
peut vite devenir familier et curieux si il né en captivité. Bien sur ce n’est pas un lézard
que l’on peut manipuler.
Maintenance : Je conseil de maintenir ces animaux au minimum en trio ( 1 male pour 2 femelles )
voir un male avec trois ou quatre femelles pour éviter que le male n’épuise trop vite
ses femelles.
Etant donné que c’est un lézard arboricole, il lui faut un terrarium avec de la hauteur,
60X40X60 conviendra parfaitement pour un petit groupe. L’Anolis vert a besoin d’un
point chaud à 35°C, une zone chaude aux alentour de 28/30°C et une zone froide à 22/24°C
. Il faudra aménager le fond et les cotés du terrarium et créer des reliefs pour permettre au
Anolis de grimper et choisir leur lieux de prédilections. Mettre des écorces de liège, des
branches et des cachettes pour permettre a ce petit lézard de grimper et aux femelles de
se cacher du male. Et j’utilise de la tourbe comme substrat.
Je plante mes terrariums pour Anolis avec des Epiprenium sp, des Philodendron sp, des
sp, des mousses, de la Callisia repens, et parfois des Orchidées. Ils ont besoin d’une
humidité comprise entre 60 et 80% que j’obtiens en pulvérisant de l’eau tiède 2/3 fois par jour.
Je mets des cloportes, des anthrènes et des Zoophobas morio dans mes terrariums pour manger les détritus.
Nourriture : Je propose à ces petits iguanidés des petits grillons (
Gryllus assimilis, Acheta domestica ,
Gryllus bimaculatus), des petites blattes (
Blaptica dubia, Shellfordella tartara, Gromphadorhina
portentosa ) de petits criquet(
Locusta migratoria )et des vers de farine (
Tenebrion molitor ).
Je saupoudre les insectes une fois par semaine de calcium en période reproduction et une
fois par mois de vitamines. Je leur laisse en permanence un morceau d’os de sèche, ainsi qu’un
morceau de fruit bien mûrs ou du miel.
Les juvéniles sont nourris de la même manière que les adultes, mais avec des insectes plus petits
et des drosophiles (
Drosophile hydei , Drosophile melanogaster ) et des collemboles.
Je nourris mes adultes tous les deux jours ou tous les trois jours en période d’hivernage.
Les juvéniles sont nourris tous les jours et abondamment, saupoudrés deux a trois fois par
semaine de calcium. Et une fois tous les dix ou quinze jours de vitamines.
Dimorphisme sexuel : Le male, à l’âge adulte est plus grand que la femelle, a le fanon gulaire plus développé
et a la base de la queue plus large du à la présence des hémipénis. Il possède aussi deux
grosses écailles post-anales. La femelle arbore plus souvent une robe marron que le male et
possède toujours la ligne blanche sur le dos.
Reproduction : La reproduction n’est pas très compliquée à condition de respecter les paramètres de
maintenance de cette espèce et de faire une pause hivernal (hivernation mais pas hibernation)
pour leurs permettre de produire des spermatozoïdes et des ovules. On abaissera progressivement
les températures à 18/20°C et 8 heures de lumière. On les nourrira beaucoup moins
cette période, en surveillant tout de même leur comportement et leur réserve de graisse. Au bout
d’environs huit semaines, on remonte progressivement les températures et la durée d’éclairage pour
atteindre les valeurs normales. A ce moment là, le male commence à devenir plus actif, gonfle son
fanon gulaire et effectue des sortes de « pompe » et hoche la tête. Ensuite, il commence à poursuivre
la femelle dans tout le terrarium, la rattrape et la mord au cou pour la maintenir collée à lui puis colle son
cloaque et introduit l’un de ces hémipénis. L’accouplement dure cinq à dix minutes puis ils partent chacun
de leurs coté. Si tout ce passe bien, on détecte rapidement les œufs au niveau des flancs de la femelle.
Son appétit augmente et il faut lui donner régulièrement du calcium et des vitamines. Quelque jour avant
la ponte, la femelle cherche un lieu de ponte. Quand elle a trouvé un emplacement qui lui plait, elle creuse
et y enfoui ses œufs, un ou deux à chaque ponte, puis rebouche son trou. Le lieu de ponte
difficilement repérable si on ne la voit pas faire. Heureusement, les œufs d’Anolis sont peu sensibles
aux variations climatiques ce qui permet de laisser les œufs incubés naturellement dans le substrat.
Les parents ne touchent pas aux œufs mais les insectes les apprécient. Si vous incubez de cette
manière, pensez à retirer les jeunes sitôt éclos, sinon ils risquent d’être pris pour une proie par les
adultes. Autrement, on peut placer les œufs en incubateur, ce qui est intéressant vue que la
température joue sur le sexe des nouveaux nés (Temperature Sexe Determination, T.S.D.).
A 25/26°C, on aura principalement des femelles avec une incubation d’environs soixante jours
et à 29/30°C on aura principalement des males pour une incubation d’environs trente cinq jours.
Quand les jeunes naissent, ils mesurent entre 58 et 70 mm (Maximum constaté chez moi : 69 mm).
La femelle pondra toute les 2/3 semaines et cela jusqu'à sept fois dans la saison. ( une femelle a
pondu plus de 10 fois cette année avec 18 œufs en tout)
Couple d'anolis, le male est en haut, la femelle en bas
Un oeuf d'Anolis carolinensis
Ponte d'Anolis
Photos de juveniles
Les photos et le texte sont de moi même Reptilia Garden